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Entretien avec un psychiatre addictologue

Date : mercredi 7 février 2015

 

Pour en savoir plus sur l’accompagnement proposé aux jeunes en difficulté avec leur consommation de cannabis, nous sommes allés interroger un psychiatre addictologue, qui participe aux consultations dédiées aux jeunes consommateurs.

 

Depuis combien de temps exercez-vous votre métier ?

Dans le service dont je fais actuellement partie 4 ans et j’ai également exercé dans un service de psychiatrie pendant 4 ans.

 

Quel est votre titre précis ?

Je suis médecin psychiatre.

 

Quel est donc le but de votre profession ?

Je suis ici pour accueillir les jeunes qui ont des problèmes liés à une addiction, due à une prise de produits ou pas. Nous sommes une équipe pluridisciplinaire composée de psychologues, éducateurs et médecins psychiatres. Nous accueillons donc les jeunes en difficulté avec les drogues mais aussi avec d’autres substances psychoactives comme l’alcool et le tabac et aussi avec des problèmes addictifs sans prise de produit comme une addiction aux jeux vidéo.

 

Comment traitez-vous un patient ?

Alors, nous accueillons aussi bien les jeunes que leurs parents, souvent même les deux à la fois pour créer quelque chose autour du dialogue notamment. Mais ce sont majoritairement les jeunes seuls qui viennent nous voir. Les consultations sont gratuites et peuvent être anonnymes si le patient le désire. Quoiqu’il en soit, nous sommes de toute façon tenus au secret médical. Par an, nous accueillons environ 400 à 500 familles pour lesquelles on effectue un suivi. Les jeunes de 14-25 ans sont majoritairement concernés. Ils viennent souvent nous voir lorsqu’ils comparaissent en justice pour consommation de stupéfiants et que le juge nous les envoie pour les prendre en charge. J’ai donc eu une formation qui m’a donné un diplôme complémentaire d’addictologue pour pouvoir m’occuper au mieux de ces patients. Nous essayons de faire le maximum sur place mais il y a des exceptions comme pour l’héroïne où nous envoyons les patients auprès d’un centre de prise en charge comme la Maison Des Addictions (MDA) où ils pourront recevoir un traitement de substitution comme la méthadone. S’il y a un message que vous pouvez retenir et faire passer c’est qu’ici, à la Consultation Jeunes Consommateurs, on ne réprimande pas, on veut juste aider les gens à rester en bonne santé en diminuant leur consommation.

 

Quels sont les différents niveaux de consommation que vous constatez ? Pour le cannabis par exemple ?

Lorsque l’on consomme de la drogue, ce n’est pas sans conséquence, notamment sur la santé.

On peut avoir un usage qui n’entraîne pas de dépendance mais ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas dangereux, au contraire.

C’est donc comme partout, le risque 0 n’existe pas. On peut relever 3 grands types de situations parmi les patients que je rencontre :

  • Lorsque les parents trouvent du cannabis dans les affaires de leur enfant, ils s’inquiètent et viennent nous voir. Souvent on se rend compte que ce n’est pas une consommation régulière ni habituelle mais plus une expérimentation. Ceux qui en font un usage régulier savent en général mieux cacher leur produit !

  • D’autres utilisent le cannabis pour se calmer, éviter un problème et c’est là que ma formation de psychiatre me sert beaucoup car je vais leur expliquer que fumer ne résoudra pas le problème qu’ils essayent de fuir en fumant du cannabis et je suis là pour les aider à traiter leur problème à la source sans avoir recours à un produit qui apportera des problèmes supplémentaires.

  • Enfin il y a ceux qui sont vraiment dépendants au cannabis et qui ne peuvent réellement plus s’en passer. Ceux-là ont besoin d’un suivi beaucoup plus long pour les aider à réduire et à arrêter.

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