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II) Le phénomène cannabis :

 

 

Afin de pouvoir émettre des réponses à notre problématique sur l’attractivité des drogues chez les jeunes, nous nous nous sommes bien évidemment intéressés à la drogue illicite la plus consommée par les adolescents qui est le cannabis.

 

1)Quelles formes et quelles molécules ?

a)Les formes "classiques"(12, 14, 15)

 

Tout d’abord il faut savoir que le cannabis est une plante dont l’espèce la plus répandue est le Cannabis sativa (chanvre indien). 

Deux formes de cannabis sont habituellement disponibles sur le marché européen des drogues : l’herbe de cannabis (« marijuana ») et la résine de cannabis (« haschisch »). Enfin une 3ème forme connue depuis longtemps est l’huile de cannabis, mais beaucoup moins répandue et utilisée.

La consommation annuelle de ces produits est estimée à quelque 2 000 tonnes. L’herbe de cannabis que l’on trouve en Europe est tantôt cultivée localement, tantôt importée de pays tiers. La majeure partie de la résine de cannabis est importée du Maroc mais la production européenne de cannabis concurrence aujourd’hui la production marocaine.

En Europe et y compris en France, on assiste au développement de la cannabiculture dans le but d’échapper aux contacts avec les dealers et les services répressifs mais aussi pour obtenir une herbe de meilleure qualité que les résines trouvées au marché noir.

Il existe ainsi des associations officieuses de cultivateurs-consommateurs à but non lucratif surnommées ‘cannabis social clubs’ qui s’organisent ainsi afin de mutualiser leurs moyens pour produire et chercher à peser dans le débat sur le statut du produit. Le principe actif de l’herbe, de la résine ou de l’huile de cannabis est le même : il s’agit du Tétra-Hydro-Cannabinol ou THC.

 

i)L'herbe de cannabis :

 

Egalement surnommée marijane, haschich ou weed par les jeunes, c’est la forme la plus consommée du cannabis en France et notamment par les jeunes. Ce sont des feuilles, des tiges ou des sommités fleuries qui sont séchées. Elle se fume le plus souvent telle qu’elle ou mélangée à du tabac habituellement dans une cigarette roulée de forme conique, appelé joint ou pétard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ii)La résine de cannabis:

 

Cette résine se présente sous la forme de plaques compressées généralement de couleur brune après un mélange avec de la paraffine, du cirage ou du henné. Comme la marijuana il est consommé mélangé à du tabac et roulé comme une cigarette, il peut cependant être aussi consommé avec une pipe conçue spécialement pour (ou narguilé ou pipe à eau).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

iii)L'huile de cannabis:

 

L’huile de cannabis, très peu répandue en France, est généralement plus concentrée en produit actif. Cette préparation peut être placée sur le papier des cigarettes ou imprégnée dans le tabac avant d’être fumé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

b)Les formes "nouvelles" : les Spices(4, 5, 21)

 

Ce sont des substances chimiques imitant les effets du cannabis. La plupart de ces poudres synthétiques sont apparemment fabriquées en Chine dans des laboratoires clandestins, puis acheminées en vrac.

Une fois en Europe, ces substances chimiques sont généralement mélangées à des plantes ou pulvérisées sur celles-ci et conditionnées comme legal highs ou « euphorisants légaux » pour être vendues généralement sur Internet sous le nom de Spice.

Ces mélanges de plantes ‘saupoudrés’ de cannabinoïdes synthétiques sont consommés principalement par de jeunes adultes insérés, sur un mode de consommation récréative, le plus souvent fumés. Ils sont également diffusés parmi les populations d’usagers problématiques déjà consommateurs d’autres substances psychoactives.

Il est difficile cependant de trouver une estimation de la prévalence de la consommation et de la répartition par tranches d’âge. Une étude américaine réalisée en 2012 a montré une prévalence de 9% chez les 15/16 ans et de 11% chez les 17/18 ans. Aux Etats Unis, la marijuana synthétique serait la deuxième drogue la plus consommée dans cette population.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2)Quels mécanismes d'action et quels effets ?

a)Pour le cannabis:(9, 10, 12, 14, 16, 20)

i)Mécanisme d'action:

 

Le delta-9 THC (Tétra-Hydro-Cannabinol) est responsable des effets psychoactifs du cannabis sous sa forme herbe, résine ou huile. Ce cannabinoïde est la principale molécule active du cannabis qui contient plus de 400 composés dont plus de 60 molécules cannabinoïdes. Le cannabidiol ou CBD est également une molécule active du cannabis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cannabis, par l’intermédiaire de son principal composé actif psychoactif qu’est le THC, entraîne une faible libération de dopamine. Les récepteurs au THC (de façon plus générale aux cannabinoïdes) sont présents en forte densité dans le système limbique. Dans le cerveau le THC prend action sur l'amydgale (qui gère les émotions) , l'hypotalamus (qui contrôle l'appétit) , l'hyppocampe (qui s'occupe de la mémoire) , le locus coeruléus (qui provoque des hallucinations) et surtout le cervelet (qui dirige l'équilibre et la coordination des mouvements).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cannabis peut agir sur deux types de récepteurs cellulaires :

  • les récepteurs CB1 présents au niveau de certains neurones du cerveau, c’est surtout le THC qui va agir sur ces récepteurs,

  • les récepteurs CB2présents sur les cellules immunitaires qui vont être stimulés par le CBD.

Comme nous l’avons vu précédemment, le système limbique est un groupe de structures ayant un rôle très important dans le comportement, en particulier dans les sentiments comme la peur, l’agressivité, le plaisir, mais ces structures jouent également un rôle important dans la formation de la mémoire à long terme.

Les récepteurs CB1 ont donc pour but de réguler ces diverses émotions, cependant les récepteurs fonctionnent comme des antennes qui réagissent en présence de THC.

Lors de la présence de THC, leur fonctionnement est modifié et c’est pourquoi les neurones sur lesquels ils sont présents ne vont plus fonctionner comme ils le devraient, d’où des difficultés d’apprentissage, des perturbations des sentiments ainsi qu’une action analgésique (perte de la sensibilité à la douleur suite à une interruption de la transmission nerveuse)

 

ii)Effets du cannabis:

 

Les effets du cannabis sur le corps sont nombreux et variés, nous les définirons en deux catégories distinctes :

- les effets psychiques, aussi appelés les effets psychoactifs,

- les effets physiques, au niveau de différents organes et plutôt indésirables.

 

Les effets psychiques sont très variables d’un individu à l’autre, dans les plupart des cas les consommateurs décrivent des effets positifs à type d'effet relaxant, anxiolytique, de bien-être (70% d’entre eux) alors que seul 15% des consommateurs présentent des effets négatifs à type d'angoisse, d'hallucinations, de psychose. Comment expliquer ces différences ? De nombreux facteurs influent sur la perception des effets liés au cannabis, ceux-ci peuvent varier en fonction de la quantité absorbée ou de la concentration en THC de la substance consommée, les attentes du consommateur et ses conditions physique et psychique ont également un rôle important dans la perception des effets. Enfin la fréquence de consommation, son mode ainsi que le contexte jouent un rôle décisif.

Le cannabis est par ailleurs responsable de nombreux effets indésirables physiques tels que des effets neuropsychiatriques, gastro-intestinaux ou respiratoires. Sur le plan cardiovasculaire, le cannabis est décrit comme pouvant être responsable d’accident vasculaire cérébral mais aussi d’infarctus du myocarde. En effet, d’un point de vue physiopathologique, la consommation de cannabis pourrait favoriser la survenue d’infarctus du myocarde du fait d’une augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et d’un effet sur la coagulation (caillot ou saignement).

 

1. Les effets immédiats:

 

La prise de cannabis altère de manière réversible certaines performances psychomotrices et cognitives. A la dose induisant somnolence, euphorie et sensation de bien-être s’associent déjà une altération de la perception temporelle, des troubles de la mémoire à court terme et une incapacité à accomplir certaines tâches quotidiennes.

Quand la prise est plus importante, des troubles du langage ou de la coordination motrice, ainsi qu’une dysphorie, peuvent apparaître.

Les modifications durent parfois jusqu’à 24 heures. A noter, des complications psychiatriques aiguës, de type attaque de panique ou syndrome de dépersonnalisation, ont été observées chez certains sujets.

De manière exceptionnelle, des cas de psychose cannabique ont été décrits chez l’adulte : bouffées délirantes aiguës associées à une agressivité, des hallucinations visuelles et une dépersonnalisation

 

2. Les effets a long terme:

 

Au long cours, les cannabinoïdes induisent des processus neuro-adaptatifs qui peuvent engendrer une vulnérabilité à d’autres drogues. Chez les consommateurs intensifs, la mémoire à court terme est altérée. Ces altérations des fonctions cérébrales ne semblent pas être accompagnées d'une atteinte neuronale.

Par ailleurs des études tendent à démontrer un lien entre l’utilisation de cannabis et la survenue de troubles psychiatriques ultérieurs en particulier de schizophrénie.

De plus on décrit aujourd’hui une dépendance psychique mais aussi physique au cannabis Le sevrage cannabique se caractérise par une agitation, des troubles du sommeil, une irritabilité, des nausées et des troubles digestifs.

Enfin, il existe un parallèle entre l’usage de cannabis et la survenue de cancers bronchopulmonaires ou des voies aérodigestives supérieures. La quantité de goudrons présents dans la fumée d’une cigarette de cannabis est plus élevée que dans une cigarette de tabac.

De plus, dans ces goudrons, la concentration en produits cancérogènes est également plus importante. Les effets bronchodilatateurs du THC pourraient favoriser la rétention de goudrons au niveau de la bouche, du pharynx, de l’œsophage et du larynx et du coup la survenue de cancers de ces voies aérodigestives.

 

b)Pour les cannabinoïdes de synthèse:(1, 3, 4, 21, 22)

i)Mécanisme d'action:

 

Ce sont des molécules de synthèse qui agissent d'une façon proche de celle des cannabinoïdes végétaux, naturellement présents dans le cannabis (comme le THC). Elles ont été mises au point alors que des chercheurs étaient à la recherche d’effets thérapeutiques anti-inflammatoires et antalgiques de dérivés de cannabis qui seraient dépourvus d’effets psychotropes en tentant d’éviter la stimulation des récepteurs CB1 mais en stimulant préférentiellement les récepteurs CB2.

Les nouveaux cannabinoïdes sont des molécules liposolubles (qui peuvent donc aller agir au niveau du cerveau), de taille moléculaire faible et volatiles (qui peuvent donc être fumées).  Ils se présentent le plus souvent sous forme de poudre, mais aussi d’huile. La couleur des poudres peut être considérée comme un critère de pureté car plus la poudre est blanche moins on a de résidus de synthèse.

Au total ce sont 105 cannabinoïdes de synthèse différents et donc de structures variées qu’a répertorié l’observatoire européen EMCDDA en 2014. Les molécules se différencient par de simples substitutions (ajout de groupements halogénés, alkyls, aromatiques, …) qui influencent leur affinité pour les récepteurs au cannabis et par conséquent leurs effets cannabimimétiques.

Ces cannabinoïdes de synthèse agissent sur les mêmes récepteurs que les cannabinoïdes végétaux dont le THC. La logique voudrait que les cannabinoïdes synthétiques vendus comme alternatives légales au cannabis (donc pour produire des effets psychotropes) agissent sur les récepteurs CB1. Mais la course aux nouveaux produits n’exclut pas que certains puissent agir sur  les récepteurs CB2 et avoir potentiellement des effets secondaires immunosupresseurs. 

Les substances identifiées appartiennent à 7 familles principales de cannabinoïdes de synthèse dérivés indoles et indènes : naphtoylindoles, naphtylméthylindoles, naphthoylpyrroles, naphtylidèneindènes et naphtylméthylindènes, phenylacetylindoles, cyclohexylphénols et benzoylindoles. Certaines de ces substances appartiennent à la famille des dibenzopyranes. Enfin certains cannabinoïdes de synthèse ont une structure autre, n’appartenant à aucune classe précédemment citée. En règle générale, leur affinité pour le récepteur CB1 est au moins aussi voire beaucoup plus importante que celle du THC. Les doses supérieures ou égales à 20 µg/kg conduisent à des effets sur le comportement et amènent des réponses typiques des cannabinoïdes ‘classiques’

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ii)Effets des cannabidoïdes de synthèse:

 

On parle d’effets qui sont souvent plus longs et plus intenses qu’avec le cannabis du fait de l’affinité des cannabinoïdes de synthèse pour les récepteurs CB1 supérieure à celle du THC.

Les effets recherchés sont les mêmes qu’avec le cannabis : relaxation, sensation de bien-être, meilleure sociabilité, …

Mais un certain nombre d’effets non recherchés sont décrits dans les articles scientifiques : tachycardies/palpitations, troubles psychotiques, anxiété, agitation. On retrouve aussi des complications cardio-vasculaires mais aussi des problèmes rénaux.

Enfin, concernant le risque de dépendance, de par leurs structures chimiques dérivées du THC mais aussi de leur mode d’action identique au cannabis sur les récepteurs CB1, on peut évoquer, de la même façon qu’avec le cannabis, un potentiel de dépendance possible avec ces nouvelles substances.

Nous retenons que les complications psychiatriques sont plus fréquentes qu’avec le cannabis.

 

Pour illustrer nos propos, voici quelques extraits de paroles de consommateurs :

 

« j'ai goute un cannabioide 5f-AKB-48 pfff... ! Une puanteur de plastique et residus chimiques hallucinante ! J'ai fume un joint en 2 jours, 4 ou 5 taffes et ca suffit largement, degueulasse, effet trop prononce limite hallus... Beurk ! J'aime pas ca du tout. »

 

« L'experience du Bad trip , un des pire bad que j'ai vécu : je revennais d'une petite soirée , mon frere m'a dit "on se fait du jwh ?" , ok j'ai dis . Ayant bu quelques bieres , j'ai eu la main un peu lourde , en effet j'ai mis 3 fois la quantité qu on avait mis les deux premieres fois . Des la premiere là latte j'ai senti que c etait tres fort , effet immediat mais comme un con je gardais bien la fumée et j'ai ai fumé beaucoup . Les effets sont devenu tres intensifs , ingerable et tres desagreables . Je me suis callé sur mon lit et j'avais plus la force de parler , j'était trop mal et voulait que ça s'arrete .Mon coeur battait à fond , il y avait comme des flash blanc qui donnait l impression que ça tappait , j étais au plus mal ... Je me suis decidé à bouger pour me faire gerber quelque part , j'ai gerbé mais ça me soulageait que dal . J'ai regerbé car pas d autre idee pour faire baisser les effets .Ca a duré des heures , j'ai pu m endormir entre 3 et 4h apres . Ca m'a fait pensé à ma premiere intoxication au cannabis (gros bad dans les bois , mes potes croyais que j allais y rester lol) . Le lendemain j'etais encore pas trop bien et ce gout immonde me revennait et foutait la gerbe . »

 

« L'angoisse est creuse comme si elle était physique. C'est pas "oh putain je pars dans un délire trop fort" non. Pas de délires juste un sensation de gêne et d'effroi immense et horrible pour le corps. »

 

       3)Quelle détection et quels taux ?

            a) Pour le THC (8)

 

Le taux de THC est la mesure communément utilisée pour apprécier le potentiel psychotrope d’un produit cannabique. On peut doser le THC dans différents supports : dans le produit lui-même (herbe, résine…) mais aussi dans le sang, les urines ou les cheveux des consommateurs. Des tests salivaires peuvent également détecter la présence de THC dans la salive. Le biologiste que nous avait interviewé pour en savoir plus sur la détection des drogues nous a montré tous les appareils utiles à ces dosages qui sont principalement des chromatographes et des spectromètres de masse et il nous a expliqué que les molécules dosées sont le THC mais aussi son principal métabolite inactif éliminé dans les urines qui est le THC-COOH (ou 11-nor-delta-9-tétrahydrocannabinol-carboxylique). On pourra dire que le consommateur est encore sous influence des effets psychotropes du THC tant que l’on retrouve cette molécule dans le sang. Par contre si on retrouve juste son métabolite, le THC-COOH dans les urines, cela veut dire que la personne a consommé du cannabis il y a déjà un moment (détection possible jusqu’à 2 mois après la consommation si celle-ci est régulière).

Les techniques d’analyses utilisées actuellement pour le dosage du THC et du THC-COOH font appel à la chromatographie en phase gazeuse ou liquide couplée à la spectrométrie de masse, méthode  courante d’identification et de quantification en toxicologie. Il est également possible de doser le THC dans les produits. Les résultats sont alors exprimés en pourcentage de THC rapporté à la masse sèche du produit.

Les mesures des teneurs en THC dans les produits présentent plusieurs limites. En premier lieu, l’herbe de cannabis et, dans une moindre mesure la résine, sont des produits extrêmement hétérogènes. D’une part, les différents éléments de la plante présentent des concentrations très variables en THC : élevées au niveau des sommités fleuries, plus faibles dans les feuilles, nulle dans les tiges et les graines. D’autre part, différents plants issus d’une même récolte ne présenteront pas des taux de THC équivalents puisque ceux-ci dépendent de l’état de maturité du plant, lui-même lié à de nombreux facteurs génétiques et écologiques.

L’augmentation des teneurs moyennes en THC dans les produits consommés, observée depuis les années 2000, s’est confirmée en 2013. Le taux de THC des résines s'est encore accru, passant de 16 % en 2012 à 17,4 % en 2013 ; il a en fait doublé en 10 ans. Cela est dû essentiellement à l’augmentation de la circulation de résines fortement dosées (> 15 %) et à la baisse concomitante de la circulation des résines faiblement dosées (< 2 %). Le taux maximum de THC relevé dans la résine est de 40 % en 2013 (INPS (Institut National de la Police Scientifique (INPS) 2013).

La teneur en THC dans l’herbe de cannabis était elle aussi en augmentation et est passée de 10 % en moyenne en 2012 à 13 % en 2013. L’explication de cette tendance tient également dans l’augmentation des herbes fortement dosées (> 15 %). Un policier formateur anti-drogue, que nous avons interrogé et qui participe régulièrement à des formations sur le cannabis, nous a annoncé des taux encore plus importants avec des produits dont la teneur est facilement de 30 à 40% de THC avec des effets qui « déchirent ». Bien évidemment, comme nous l’a expliqué les toxicologues analystes que nous avons interrogés, la teneur en THC des produits consommés va influencer sur les résultats des dosages de THC dans les prélèvements biologiques (sang, urines, …).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          

 

           

            b)Pour les cannabinoïdes de synthèse ; (21)

 

La méthode de détection et de dosage la plus fiable est la chromatographie gazeuse ou liquide. Ce sont des appareillages lourds et coûteux et seuls quelques laboratoires pourront en être équipés et réaliser ces dosages. Les chromatographes sont couplés à différents appareils de détection : spectrométrie de masse, détecteur à ionisation de flamme ou encore détecteur à photodiodes… A noter que les tests salivaires détectant le THC ne détectent pas ces molécules. Par ailleurs, la difficulté majeure pour la détection de ces nouvelles molécules est que des produits nouveaux sont sans cesse synthétisés et qu’à l’heure actuelle une technique de détection pour seulement quelques molécules a été mise au point. Dans son laboratoire hospitalier, le toxicologue que nous avons rencontré s’intéresse à la détection des nouveaux cannabinoïdes. Il nous a expliqué la difficulté de la mise au point des techniques de dosage : il leur a fallu 6 mois pour valider une technique leur permettant de détecter 9 nouvelles molécules.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plant de cannabis

Herbe de cannabis

Résine de cannabis

Huile de cannabis déposée sur une cigarette

Divers cannabinoïdes de synthèse proposés à la vente sur Internet

Figure 5 : Molécule de THC

Figure 6 : Molécule de CBD

Figure 7 : Répartition dans le cerveau des récepteurs CB1 au cannabis

Figure 8 : Principales familles de cannabinoïdes de synthèse

Appareil de chromatographie

Chromatographe

Figure 9 : Spectres identifiant différents cannabinoïdes en comparaison du spectre pour de l'herbe de cannabis

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